La foi se réalise dans son accomplissement terrestre
et cette réalisation implique le combat pour sa survie et son épanouissement à
une époque marquée par les troubles multiples, les déviances généralisées, la
tiédeur et l’indifférence religieuse, l’athéisme militant et les nombreuses
tentatives de liquidation théologiques portées par les projets de
sécularisation extracommunautaires mais aussi de plus en plus intracommunautaires.
Dans ce contexte, il est dangereux et erroné de vouloir différer la réalisation
de la foi dans la vie de l’au-delà au prix d’un renoncement terrestre et
temporel de l’accomplissement du Royaume de Dieu. La vie de l’au-delà est la
continuité inachevée de cette existence qui, du surgissement originel de la
pensée divine à l’ultime résurrection, ne constitue que l’une des étapes de la vie
qui est ce don éternellement insaisissable du Vivant. Dans cette vaste odyssée
tragique ponctuée par ses métamorphoses incessantes, la foi se doit d’être en
mouvement car elle est l’esprit animé, le souffle de vie déterminé par son oscillation
permanente garante de son extension vitale. Ce mouvement s’alimente aussi et
avant toute chose par la nourriture du Verbe divin dont la foi est le fruit et
le cœur la racine. De la confrontation salutaire avec son environnement hostile
naît la force de la Vie et cette étape de la vie terrestre est la scène
centrale de cette réalisation obtenue au prix d’une manifestation spirituelle renouvelée
indéfiniment. Il n’y a pas de vie spirituelle sans accomplissement terrestre du
Royaume de Dieu, ce projet décisif que porte dans ses entrailles l’homme
califale. Vouloir le Bien, c’est avoir la force de l’accomplir.
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