vendredi 18 septembre 2020

Nous autres

La lutte contre le sectarisme, qu'il soit interne ou externe, est une priorité. Pour y parvenir, une condition et trois modalités doivent être réunies. La conscience profonde de la nécessité de cette lutte, seule à même de nous permettre de la mener à son terme, est la condition sine qua non de cet engagement. Mais cette conscience est insuffisante. Elle doit être secondée de la maîtrise de ses propres passions, d'une exigence éthique de l'écoute et de la compréhension, et d'un travail ambitieux mené dans la voie de la connaissance. La première nous libérera, la seconde nous rapprochera, la dernière nous élèvera. Le sectarisme nous suggère de persévérer dans notre identité au prix coûteux d'un abolitionnisme doctrinal généralisé. Loin de ce narcissisme de l'opinion, le processus spirituel, éthique et intellectuel que nous appelons de nos vœux nous transformera et nous enseignera à être nous-même avec les autres, jusqu'à ce que nous puissions dire "Nous autres", c'est à dire "Nous dans l'Autre"




mardi 15 septembre 2020

La contre-révolution laïque


La laïcité implique l'existence sociale d'une pluralité religieuse ou doxastique (relatif à la croyance ou l'opinion) et donc d'un niveau de visibilité minimal de la religiosité sociale (visibilité exprimée dans le langage, dans la pratique vestimentaire, la pratique rituelle, etc).

Le laïcisme qui correspond en réalité à une dominante athée de la laïcité au sens où elle exige de tous les citoyens l'absence totale et complète de référence à Dieu dans l'espace public, de visibilité de cette référence, est une forme déviante qui déplace la totalité du champ politique (polis, cité) vers une extrémité signifiant purement et simplement la disparition sociale et politique de la laïcité, à travers la disparition de cette visibilité religieuse polymorphe.

Dans une société parfaitement homogénéisée sur le plan religieux ou doxastique, il n'y a plus de régime de laïcité concevable.

Le laïcisme est une contre-révolution laïque.