dimanche 27 septembre 2015

Ce pays lointain



«On ignore celui qui tiens à nous, on tiens à celui qui nous ignore, on aime celui qui nous blesse et on blesse celui qui nous aime...»
Ibn Taymiyah

Tu auras toujours une place dans notre coeur, ce pays lointain d'où nul n'a été chassé. Où nul ne fut jamais arrivé.
Tu cherchais l'amour, cette terrible illusion. Tu ignorais que l'amour est un conquérant sans états d'âme. 

En quête de nouveaux territoires, semant la désolation sur son passage, ne tendant qu'à une chose : imprimer sa marque sur le monde entier pour en contempler l'image cruelle, sceller son destin par le cachet humide de ses lèvres homicides. 
Celui qui chercheras l'amour sera son esclave. Celui qui brisera l'amour sera son maître. 
Il ne te reste qu'une idole à détruire, cette forme de l'exigence insatiable, de l'envie inassouvie, cette flamme inextinguible qui te lèches le cœur, cette hyène famélique qui se délecte de tes espoirs et sourit chaque soir en contemplant ses trophées. 


Sans scrupules et sans honte, le visage de l'indifférence et le flegme de l'innocence : la cruauté est le mystère de ce monde car nul n'a jamais compris son mobile.
Ce n'est plus ton affaire. Libères toi de son emprise. Étouffes-la. Enterres-la. Et alors seulement, envoles-toi car tu seras redevenu libre. 


samedi 19 septembre 2015

Gnose amoureuse


A la beauté féminine...

Matin humide.Visage céleste. Splendeur magique.
Dans le sillage d'un regard, le Beau s'est enveloppé.
Pupille cosmique, nuage lactée. Songe angélique.
Dans les feuillages d'automne, la nuit s'est annoncée.



Portée par les ailes fugaces de l'Envie, drapée d'une soie,
Couleur de khôl, poudre de vie, hymne à la joie.
La sainte servante du Dieu céleste,
Ouvrit les yeux et fit un geste.


Le bras vêtu, de pierres serties, d'anneaux dorés.
Le cœur caché, d'un sein mystique, me fut volé.
Carrefour des mondes, nuit lumineuse, dis-moi
Ton nom. Un mot, un seul, et je suis à toi.

Combien de rêves as-tu hanté, combien d'empire
As-tu conquis, invincible armée. Reine du Levant,
Enchanteresse, sirène du soir, je guette ton sourire
Séisme de l'âme, lame de fond, son subtile, j'attends.


Tombée du ciel, Houri en cavale, le monde te poursuit.
Des roses parsèment tes pas. Tes silences ? De cruels appâts.
Tu es venu trop tôt me rejoindre. J'arrive trop tard, il t'a prise.
Mais nulle part tu ne pourras, de mon cœur, feindre l'oubli.


Mes sens sont abolis. Je sens ta peau, ton parfume m'enlace.
Je vois tes yeux, cent fois, mille fois, remplir l'espace.
Fille du Ciel, petite Lune, tu draines les vagues de sang.
Marée haute, marée basse, tu as fait de moi ton amant.

Comment est-il possible d'être si belle ? Je l'ignore.
Je crois bien que les mots sont impuissants à ce jeu.
A tes pieds sommeille le cœur des hommes et la Mort.
Ta face de lumière est un miroir, reflet du visage de Dieu.