dimanche 4 octobre 2015

Une terrible découverte




Nous avons un corps et c'est ce qui fait toute la différence. Avoir une âme, après tout quoi de plus normal, sinon nous ne serions que néant. Mais un corps ! Qui plus est un corps en proie à la dégénérescence, quoi de plus embêtant et de plus angoissant ! Jusqu'à présent, nous prenions cette enveloppe charnelle pour l'extension naturelle de cette âme si belle et si pure surgie du fond de la pensée de Dieu. A présent, nous avons compris le subterfuge et cette chair est devenue un fardeau dont nous nous serions bien passé. Quoi ? Les matérialistes n'ont-ils pas compris que le corps est la meilleure preuve de l'existence de l'âme, car que penser d'autre d'une antre osseuse si mince, gangue charnelle dégoulinante et dont les excroissances honteuses nous entraînent chaque jour un peu plus vers le fond ? Depuis cette terrible découverte, l'esprit qui se croyait immortel, déchante. La puissance de l'Intellect qui vit ses plus intenses épisodes à l'ère de la maturité se retrouve ainsi pris dans les mailles d'un filet sournois et inéluctable. L'insolente dysharmonie venait de rompre la toile de nos mensonges familiers. Un chant du cygne en guise de testament. Le conformisme protocolaire des sociétés mondaines a étonnamment démultiplié ce sinistre spectacle provoquant les contractions les plus viles et les tensions les plus barbares. Mais alors ? Quid faciam ? Alors nous avons un corps et nous sommes une âme. Ce corps nous quittera et nous quitterons ce corps. Nous deviendrons ce que nous fûmes et réaliserons probablement ce que nous désirions secrètement. Sous une autre forme, cela va sans dire.

dimanche 27 septembre 2015

Ce pays lointain



«On ignore celui qui tiens à nous, on tiens à celui qui nous ignore, on aime celui qui nous blesse et on blesse celui qui nous aime...»
Ibn Taymiyah

Tu auras toujours une place dans notre coeur, ce pays lointain d'où nul n'a été chassé. Où nul ne fut jamais arrivé.
Tu cherchais l'amour, cette terrible illusion. Tu ignorais que l'amour est un conquérant sans états d'âme. 

En quête de nouveaux territoires, semant la désolation sur son passage, ne tendant qu'à une chose : imprimer sa marque sur le monde entier pour en contempler l'image cruelle, sceller son destin par le cachet humide de ses lèvres homicides. 
Celui qui chercheras l'amour sera son esclave. Celui qui brisera l'amour sera son maître. 
Il ne te reste qu'une idole à détruire, cette forme de l'exigence insatiable, de l'envie inassouvie, cette flamme inextinguible qui te lèches le cœur, cette hyène famélique qui se délecte de tes espoirs et sourit chaque soir en contemplant ses trophées. 


Sans scrupules et sans honte, le visage de l'indifférence et le flegme de l'innocence : la cruauté est le mystère de ce monde car nul n'a jamais compris son mobile.
Ce n'est plus ton affaire. Libères toi de son emprise. Étouffes-la. Enterres-la. Et alors seulement, envoles-toi car tu seras redevenu libre. 


samedi 19 septembre 2015

Gnose amoureuse


A la beauté féminine...

Matin humide.Visage céleste. Splendeur magique.
Dans le sillage d'un regard, le Beau s'est enveloppé.
Pupille cosmique, nuage lactée. Songe angélique.
Dans les feuillages d'automne, la nuit s'est annoncée.



Portée par les ailes fugaces de l'Envie, drapée d'une soie,
Couleur de khôl, poudre de vie, hymne à la joie.
La sainte servante du Dieu céleste,
Ouvrit les yeux et fit un geste.


Le bras vêtu, de pierres serties, d'anneaux dorés.
Le cœur caché, d'un sein mystique, me fut volé.
Carrefour des mondes, nuit lumineuse, dis-moi
Ton nom. Un mot, un seul, et je suis à toi.

Combien de rêves as-tu hanté, combien d'empire
As-tu conquis, invincible armée. Reine du Levant,
Enchanteresse, sirène du soir, je guette ton sourire
Séisme de l'âme, lame de fond, son subtile, j'attends.


Tombée du ciel, Houri en cavale, le monde te poursuit.
Des roses parsèment tes pas. Tes silences ? De cruels appâts.
Tu es venu trop tôt me rejoindre. J'arrive trop tard, il t'a prise.
Mais nulle part tu ne pourras, de mon cœur, feindre l'oubli.


Mes sens sont abolis. Je sens ta peau, ton parfume m'enlace.
Je vois tes yeux, cent fois, mille fois, remplir l'espace.
Fille du Ciel, petite Lune, tu draines les vagues de sang.
Marée haute, marée basse, tu as fait de moi ton amant.

Comment est-il possible d'être si belle ? Je l'ignore.
Je crois bien que les mots sont impuissants à ce jeu.
A tes pieds sommeille le cœur des hommes et la Mort.
Ta face de lumière est un miroir, reflet du visage de Dieu.

samedi 16 mai 2015

Exhortations inactuelles

















-Il n'y a pas de vide métaphysique. Le vide est un plein qui s'ignore. Le vide est un bien qui s'honore. Le temps sera le maître de celui qui n'a pas de maître. Le démon sera le seigneur de celui qui renie son Seigneur. Le vide est une modalité de l'être. Nul néant ne fut jamais car de tout temps l'Etre fut et demeura éternellement. L'Heure est le retour à l'adamité primordiale et le Jour des regrets sera le Jour de Vérité. «Aimer la vérité signifie supporter le vide. La vérité est du côté de la mort». Simone Weil (philosophe).

-L'équilibre entre tendances spirituelles authentiques et forces temporelles est au coeur de la condition humaine, le véritable moteur de l'histoire universelle. La méditation est une contemplation intérieure de la multiplicité des attributs dans l'unité de l'Etre. La contemplation est une méditation extérieure de la multiplicité des êtres dans l'unité de la création.

A propos des hommages
-Les hommages et les cérémonies en l'honneur de victimes ne servent à rien. Cela ne fera pas revenir les morts, ne soulagera pas les vivants et ne rendra pas davantage justice des crimes commis. Pour ne pas oublier ? Au contraire, faire son deuil c'est s'efforcer d'oublier et la meilleure manière d'y parvenir est d'obtenir justice. C'est à cette seule fin que les efforts des citoyens doivent être consacrés. Le reste n'est qu'une vaine mise en scène. 



Les commémorations sont faites pour se donner bonne conscience à moindre frais, se déculpabiliser par le verbe pour ne pas avoir à le faire par l'argent ou le politique. C'est à l'école que le devoir de mémoire se fera par l'histoire, et institutionnellement par une politique médiatique et sociale équitable et donc honorable. Ce jour là, les commémorations auront peut être un sens.

La résurrection violente
-Le fascisme paisible. Le viol insensible. Le meurtre des mots. L'inhumation festive. La célébration aveugle. L'évocation naïve... La résurrection violente.

dimanche 8 mars 2015

Désolation du monde


Il arrive que les crimes produisent des conversions, et les conversions des criminels. La crème de la foi est à la folie du crime, ce que le Levant est au Couchant : une inversion.


                                          
Derrière chaque guerre, il y a un mensonge.

La paresse est une graine de désolation plantée à l'ombre de notre liberté. Elle se nourrit de nos forces et croît de nos faiblesses. Une graine de désert dans le ciel de l'âme.

samedi 14 février 2015

Etoiles du soir
















-Nourrissez-vous de vos certitudes. Apprenez de vos illusions. Élevez-vous par le savoir, et ce jusqu'au combat.

-Ne nuis jamais à qui que ce soit : voilà la quintessence de toute morale.

-Il n'est pas de maux que le temps et beaucoup d'amour ne puissent guérir.

















-Cessez de vous agiter ! Le temps n'est pas à la fièvre émotionnelle. Congelons ce monde et réfugions-nous dans un temple de glace.

-Si les hommes cessaient de parler d'eux-mêmes, un silence loquace leur ferait face. Ils s'observeraient, observeraient le Monde qui les entoure et s'émerveilleraient de sa beauté. Ils finiraient alors par redécouvrir la raison d'être du langage qui est le partage.