samedi 8 novembre 2014

Réminiscences


















-Heureux sont ceux qui ont un cœur de loup car ils vivront en maître  dans ce monde ou périront en héros...

                                                    












-J’ai allumé un feu dans mon cœur pour y brûler toutes les idoles. Les  êtres aimés ont péri.  Les passions terrestres se sont embrasées. Les souvenirs, réduits en cendre. 

 Croyant la tâche terminée, je me préparais à prendre la route, mais le  feu brûlait toujours.  Il restait des choses. J’ai vidé la totalité de mon  sac. Livres, babioles, parfums. Ecrits,  documents, photos. De tout cela,  je n’avais plus besoin. 

 Le feu ne voulait pas s’éteindre. Bon sang, mais que restait-il ? Tout  avait volé en fumée.  Presque tout. Mes proches s’en étaient allés.  D’amis, je n’avais plus déjà, depuis une  éternité. De mémoire  d’homme, mes traces s’étaient effacées. Quoi alors ? Je cherchais. 




















Mes ennemis repensaient-ils à nos combats ? Je n’avais plus de haine pour eux, je n’en avais jamais eu. Mes œuvres elles-mêmes étaient restées, tout comme moi, dans l’ombre. Alors ? Oui, sans doute. Il restait une chose. Moi. 

Il fallait donc finir ce qui avait été commencé. Je me dirigeais d’un pas cérémonial vers ce bûcher sauvage des vanités ancestrales. Par Dieu, je brûlais. Par Dieu, je renaissais. 

La vase égotique s’évaporait, la peau de l’âme, calcinée, tombait. La chaleur de la destruction me réchauffait le cœur. La souffrance disparaissait et ses cris se noyaient sous les litres de soulagement déversés par ces yeux qui ne m’obéissaient plus, pas plus que ce corps ne l’avait fait. 


















Par Dieu, je n’existais plus. L’heure ultime du retour vers l’Etre touchait à sa fin. Et c’est ainsi que je fus, enfin.  
   



                                                      
-Ne juges jamais car tu es perdu. Ne juges plus, car maintenant tu sais. Tu sais que le  meilleur peut-être engendré par la boue et qu’il fut un temps où les ténèbres ont voilé la  lumière d’un feu intime et déchu. 

 Maintenant que tu sais qu’il est vain de juger, apprend à pardonner et à aimer Celui qui  aime même quand tu l'as oublié. 

 Tu es perdu. Tu as perdu. Tu le sais maintenant, alors célèbre la  victoire des vaincus, la  défaite des proches, la reddition des illusions. Le retour de l’aube.

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