La
connaissance est le chemin qui nous conduit de la vacuité de
l'existence vers la réalité de l'Être. Ce chemin est sans
localisation précise, et partant, sans limites. Aucune coordonnées
ne peuvent l'indiquer. Il n'y a, comme qui dirait, ni commencement ni
fin pour celui qui chemine sur les sentiers perdus de la Singularité
cachée. La faculté de conservation de l'esprit est la seule
garantie requise pour se prémunir de la dispersion et des sorties de
pistes impromptues. Dans ce pèlerinage quotidien, quatre compagnons
nous suivent. Le questionnement nous guide, la lecture nous élève,
la mémoire nous préserve, la réflexion nous transporte. Et
pourtant, qui peut vraiment dire où nous sommes ? Et à quelle
distance se trouve la station du repos, que d'obscures et denses
buissons, gardiens inflexibles, dissimulent à tous les regards
angoissés des voyageurs égarés ? Porte engouffrée au cœur de
l'inaperçu, de l'inattendu, là même où d'ardents aspirants
retrouvèrent, au prix d'un engagement sacré où le sang a témoigné,
le monastère oublié de la sainte félicité ? Nul ne nous
l'enseignera : il faut choisir sa route, certes, mais
l'accomplissement ne peut s'obtenir que dans l'oubli de soi.
S'oublier dans ce monde, c'est ne faire plus qu'un avec le chemin,
c'est devenir soi-même la route qui conduira vers Soi.
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