samedi 14 juin 2014

Vérité(s) de l'union

 

Les hommes d'aujourd'hui n'accordent que peu de valeur à la vérité car ils ne l'a désirent que pour eux seuls. Plongée dans le flux incessant du devenir, la vérité ne se manifeste qu'au terme d'une relation, d'une interaction, d'un rapport synchronique entre les sens supérieurs de l'homme (cœur, raison, esprit) et la Réalité polymorphe des mondes multiples. C'est l'un des dommages les plus méconnus de l'individualisme que de nous avoir privé de la possibilité de saisir ensemble le vrai. De ce moment sacré où une simple écoute, une discrète observation devenait subitement contemplation. La cruche se remplit, mais le récipient tremble de ne pouvoir contenir l'Idée. Alors plus qu'une seule préoccupation : servir vite la divine liqueur et l'offrir avant que la prochaine pluie ne se déverse. Mais qui boira à notre coupe ? Où sont les hôtes ? Et qui étanchera notre propre soif de vérité ? Cette relation qui aiguille l'homme d'abord personnellement, le met bientôt en demeure de s'expatrier vers d'autres cieux, et d'entrer en dialogue avec autrui. Ici, pas de dispute, pas de discussion. Si mon interlocuteur perçoit le premier le vrai communément recherché, alors nous avons tous deux triomphé. Il n'y a pas de défaite dans une quête sincère du vrai, il n'y a que des vainqueurs. L'ambition et le pouvoir, honnis profanateurs, y sont interdits. Là se trouvent les bienheureux car ils ont vu ensemble et partagé un moment de vérité. Pendant un bref moment, des hommes simples ont goûté le privilège de communier dans la Lumière de Celui qui n'est autre que la Vérité...






 














La beauté s'apprécie dans la distance. La laideur se découvre dans la proximité. C'est peut-être la raison pour laquelle l'intimité amoureuse a pris, dans la tradition religieuse, la forme du mariage comme seul cadre légitime dans lequel l'union pouvait subsister. Car qu'est-ce que l'union sinon le lien réciproque ? Et qu'est-ce que l'amour, sinon le commun attachement ? L'engagement, le consentement : les sociétés traditionnelles ont eu cette sagesse de considérer que le fondement le plus solide de l'amour n'était pas le sentiment, inconstant, mais d'autres principes tels que la crainte de Dieu ou l'honneur, plus pérennes.

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