©Karine Pollens. |
Nous
n'écrivons pas lorsque nos pensées sont mûres et prêtes à éclore
dans le monde de l'esprit. Nous n'écrivons pas parce que l'heure de
la récolte est arrivée. Non. Nous écrivons parce que nous sommes
en quête de ce qui doit être écrit, et par l'écriture nous
ouvrons un chemin et lançons un appel à ce qui doit émerger
du monde caché de la pensée et de l'esprit vers celui des Hommes.
Nous sommes des messagers à la recherche du message, des hérauts
qui tendent l'oreille et qui observent les signes, les traces. Nous
remontons la piste et nous flairons le gibier, non pour l'abattre
mais pour l'observer calmement, discrètement. Nous savons bien qu'il
est inutile de le pourchasser jusque dans sa tanière, le moindre de
nos pas ayant tôt fait de l'alerter de notre présence. Alors nous
nous asseyons et nous pensons. Nous écoutons, nous libérons le
regard, nous nous laissons portés par l'esprit, attendant
paisiblement. Et si nous sommes patients, et si nous nous montrons
dignes de cette attente, la rencontre devient possible, le message
vient au messager. La quête prend fin, ouvrant l'ère de la requête.
Le temps de l'écriture peut enfin commencer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire