Je
suis tombé dans les eaux glacées de l'oubli. Très vite, je
dérivais. Le courant fatal de l'existence m'entraîna loin du bord,
avant de me précipiter vers l'abîme du grand large. A chaque
instant, une vie entière m'écrasait de son poids, et une seule
pensée habitait mon cœur : survivre... un instant de plus.
©Karine Pollens. |
Indéfiniment
suspendu entre une vie qui s'accrochait frénétiquement à ma
poitrine et deux doigts d'un trépas me tirant vers le bas, je
suffoquais, je m'épuisais, je respirais. Je survivais. Quelque part
dans cette nuit sans fin, j'ai lâché prise. Je ne me souviens
plus.
A mon réveil, j'étais ailleurs, loin de tout, loin de ce que j'avais été. Je reprenais lentement pied dans le monde. Un nouveau monde, me disais je en moi-même, là où j'avais pied, là où le sol ne se déroberait plus.
A mon réveil, j'étais ailleurs, loin de tout, loin de ce que j'avais été. Je reprenais lentement pied dans le monde. Un nouveau monde, me disais je en moi-même, là où j'avais pied, là où le sol ne se déroberait plus.
Le
saut nous illustre, la chute nous dévoile. Quand
tout décrète ta fin, quand l'espace se rétrécit, quand l'amour,
l'espoir, l'honneur et les biens t'expulsent, en chœur, de leur
demeure, alors lève toi et dresse toi comme la colonne du ciel qui
impose l'arrêt. Qui ne s'est pas perdu, ne s'est pas trouvé.
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