L'unité
ne s'accomplit pas toujours dans l'union. Il est des unions qui
mènent à la séparation et des séparations qui conduisent à
l'union. L'unité authentique s'atteint d'abord et avant toute chose
dans la paix, la grande paix de l'être. L'union qui nous conduit
vers l'unité est de celle qui conjugue deux formes de l'être
complémentaires. L'union qui réunit deux contraires peut être
féconde mais non pérenne car dans leur rencontre se joue la
dissolution temporaire de leur être. De cette dissolution se
détermine la condition de réalisation et d'avènement d'un tiers.
Mais la contrariété qu'apporte les rapports entre les contraires ne
leur permet pas, par la violence de sa dissonance, d'accomplir à
travers leur union une quelconque forme d'unité durable. Dans la
proximité, les contraires s'abolissent. Le retour à l'harmonie
intérieure de l'être que confère la séparation, qui rend possible
à son tour le rétablissement et la reconstitution, inscrit donc les
contraires dans un rapport d'union polaire accomplie dans la
distanciation et l'intermédiation du monde. A travers l'harmonie et
la quête de la grande paix, la séparation mène aussi vers l'unité
et, en ce sens, rétablit sous sa forme principielle l'union
légitime.
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