Les
Hommes courent après l'argent, le pouvoir et la notoriété pour
tous les privilèges qu'ils leurs confèrent. Et au nom de quoi le
font-ils ? Au nom de leur sécurité personnelle, de l'amour et du
devoir que leur inspirent la religion, le gouvernement ou la patrie,
ou bien encore du sens des responsabilités que la société et
l'époque leur incomberaient d'assumer.
Ambassadeurs
de bonne volonté du genre humain, qu'ils servent avec la ferveur de
mercenaires animés par le gain, ces Hommes apprêtent la vérité
comme une parure destinée à couvrir la férocité d'une ambition
démesurée. Leur volonté de puissance n'est pas prête à laisser
la moindre parcelle de terre spirituelle échapper à leur appétit
de conquête. Corsaires déguisés en messagers de bonne moralité,
tu les verras toujours précédés de deux sentinelles, deux cerbères
agités par la fièvre et portant au cou un médaillon pourpre où
chacun peut lire, en lettres de braise, cette inscription : orgueil
et convoitise.
L'argent,
le pouvoir, la notoriété, et toutes les illusions qu'ils
drainent ont
toujours corrompu la nature humaine. Et
pourtant, le Fils des ténèbres ne cesse de pourchasser, avec
la frénésie désespérée d'un corps à la recherche de son âme
perdue, ces idoles tyranniques qui ne lui laisse aucun
répit. Jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'il voit son cœur, léché par
les flammes cruelles de sa vanité, se consumer entièrement et se
disperser dans les cendres de l'oubli, qu'on appelle aussi l'ombre de
la nuit.
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