jeudi 3 juillet 2014

La fin du berger


Le mensonge est aussi intimement lié à la politique que le soufre nauséabond l'est aux volcans. Prenez l'histoire des hommes et vous en conclurez ceci : la quête du pouvoir, l'amour de la politique a dévasté tout ce qu'il y avait de plus élevé en eux. Quoi de plus étonnant que ces jeunes loups prêts à tout pour faire déferler leur meute sur la plaine et la nourrir des cadavres ruisselant, jonchant la vallée des principes. Dignité, mansuétude, pardon, justice : rien n'a échappé à leurs crocs. J'ai marché sur ces pauvres corps, j'ai senti leurs odeurs suintantes, j'ai pataugé dans le sang de ces déclarations de principes que toute une communauté jadis proclamait. Les brebis d'hier ont étudié à bonne école et se sont fait les griffes. En ces temps obscurs, plus moyen de les distinguer de la meute. Le berger, livré à lui-même, s'en est finalement allé. Je l'ai longtemps suivi du regard, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les cimes lointaines du mont Solitude. 




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