mardi 29 juillet 2014

Brises du soir




La vie est une succession d'attaches qui nous lient aux autres. Nous sommes attachés 
à la société, à nos proches. Attachés nous sommes à l’État et à ses diverses administrations du fait de nos obligations fiscales et légales. Nos subordonnés comme 
nos maîtres nous poursuivent et exigent satisfaction : ordre ou soumission, désordre ou reddition. Nos engagements nous lient et nous étouffent. Nos conjoints nous sommes de leur livrer notre moelle et nos héritiers nous réclame leur dû, comme un créancier sa dette. Les liens innombrables de nos misérables vies constituent la maille d'un filet existentiel de sauvetage qui nous enchaîne au monde. La liberté est l'illusion que 
les hommes doivent nécessairement acquérir s'ils veulent accepter leur condition. Nul n'a jamais arpenté librement la moindre prison, si ce n'est ses propres gardiens.




Qu'est-ce qu'un poète ? Un simple fou qui a su hisser sa douleur au rang des vérités éternelles.



















L'amour est la plus remarquable des vengeances qu'un être puisse exercer. Rien ne surpasse sa cruauté.

9 commentaires:

  1. A lire ces écrits, aux yeux des lecteurs assidus de Nietzsche, notamment le "gai savoir", on dirait bien qu'il y a des idées nietzschiennes en filigrane.
    Je leur préfère cependant les fins de deux poèmes de Baudelaire, justement, pour donner raison à Nietzsche, pour donner raison à cette volonté de néant!

    Au lecteur

    "C'est l'Ennui ! L'oeil chargé d'un pleur involontaire,
    II rêve d'échafauds en fumant son houka.
    Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
    - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère ! "

    La fin de la journée

    "Mon esprit, comme mes vertèbres,
    Invoque ardemment le repos ;
    Le coeur plein de songes funèbres,

    Je vais me coucher sur le dos
    Et me rouler dans vos rideaux,
    Ô rafraîchissantes ténèbres ! ""

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  2. Cher Mouhiballah, les influences derrière un style ou un texte sont nombreuses.Mes lectures par leur pluralité permettent cette rencontre intempestive. Mais nos expérience de vie restent les inspirateurs féconds de nos messages.

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  3. Merci en tous cas pour ces commentaires brillants.

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  4. Eh bien, à lire certains écrits, je décèle un manque d'équilibre dans leurs appréciations relatives à certains éléments de la vie. Et je crois, peut-être, que la cause de ce déséquilibre, perceptible dans les jugements de l'auteur, se trouve dans son vécu propre du moment, le plus intime, et sans aucun doute dans l'expérience de façon générale. Cela va sans dire que ses lectures du moment ont du donner sens à ces douleurs vécues.
    Mais, le problème ne repose pas dans les douleurs, car elles sont inévitables, mais dans la façon dont on leur donne sens et dont on les gère. Et malheureusement, le premier réflexe, lorsqu'on éprouve une douleur, est de rejeter en bloc tout ce qui est lié de près ou de loin à cette douleur, en s'illusionnant par là que ce sont bien les causes. Ainsi, si la douleur est liée à un échec politique, on condamnera la politique, si c'est un chagrin d'amour, on condamnera l'amour, et ainsi de suite. Et je suis profondément convaincu, pour avoir lu avec sérieux son journal intime, que Nietzsche s'inscrit dans ce cas de figure.
    C'est la voie de la facilité pour ne pas dire celle de la paresse! Oui, en effet, au lieu de scruter avec le plus grand scrupule les causes profondes des maux, les mécanismes et les enchaînements des événements jusqu'à la provocation de la douleur, ce qui demande somme toute des efforts considérables, surtout dans un moment de détresse, on rejette radicalement et avec la facilité la plus lâche tout ce qui se trouve dans l'orbite de la douleur. Voilà une attitude peu raisonnable.
    "Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l'ayons créé (...) afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n'exultiez pour ce qu'Il vous a donné"

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  5. Il y a du vrai dans ce que tu dis Mouhibollah. Mais je trouve ton jugement sur Nietzsche trop expéditif. Je ne crois pas qu'il soit coupable de paresse, bien plus d'orgueil et d'entêtement.

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  6. Mon jugement aurait pu être "expéditif" si je ne l'avais pas lu. J'ai même lu plusieurs fois certains de ses livres. Et je me suis empressé de lire son journal intime aussitôt traduit. En le lisant il y a quelques années, j'ai été impressionné par sa foi profonde en Dieu, en son "Seigneur" lorsqu'il était très jeune. La mort de son père est passé par là entre temps...
    Quant à l'amour, il fut aussi très déçu par celle qu'il aimait tant et qui lui fut inaccessible...
    Sans oublier, sa maladie, qu'il reconnaît avoir été déterminante dans sa philosophie...

    Je reconnais à Nietzsche le souci de l'authenticité dans les croyances, religieuses notamment. Et c'est une bonne chose d'exiger de la sincérité et du courage dans les croyances. Mais à aucun moment il ne reconnaît que celles-ce peuvent être sincères.
    Et il s'est montré bien plus expéditif en accusant les hommes de foi de faiblesse à l'égard de la vie.

    Aussi je l'accuse d'avoir favorisé le nihilisme. Désolé, mais Dionysos n'est pas le remède au nihilisme, mais bien un facteur aggravant. Il n'y a qu'à observer autour de soi...nous y sommes!

    Also sprach Mouhib.

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